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Les pollinisateurs pèsent
153 milliards d’euros

L’INRA et l’INSERM ont estimé à 153 milliards d’euros par an, la contribution des insectes pollinisateurs, principalement les abeilles, à la production alimentaire mondiale (1,5 milliards pour la production française). Cela représente en valeur 9,5 % de l’ensemble de la production alimentaire mondiale2. Les cultures les plus dépendantes de la pollinisation sont aussi celles qui ont la valeur économique la plus importante. Celles des fruits, des légumes et des oléagineux sont les premières concernées.

 
       
   

 

 
       
   


Il paraît qu'une abeille est capable de visiter jusqu’à 250 fleurs en… Une heure !

Une abeille peut stocker sur une seule de ses pattes postérieures 500 000 grains de pollen et visiter jusqu’à 250 fleurs en une heure. Sur les 100 espèces de plantes alimentaires les plus cultivées dans le monde, 71 seraient pollinisées uniquement par des abeilles3. L’abeille demeure fidèle aux fleurs de la même espèce de plantes visitées aussi longtemps que dure leur floraison.

 
       
     
       
   


Mais qu’est-ce que la pollinisation ?

A la différence des animaux qui se déplacent pour se féconder, les plantes à fleurs ont besoin d’une aide extérieure pour faire se rencontrer les cellules mâles et les cellules femelles dont l’union produira des fruits.

La pollinisation est le transport du pollen des étamines, qui contiennent des cellules mâles, sur le pistil qui renferme les ovules ou cellules femelles. Elle se fait par le vent, l’eau et, surtout par les insectes.

En volant de fleur en fleur, les insectes transportent involontairement du pollen vers le pistil des fleurs voisines de la même espèce. Dans certains cas, la fleur incline ses étamines sur le dos de l’insecte qui s’est posé sur elle, favorisant ainsi le transport de son pollen vers d’autres fleurs. La fécondation qui se produit ensuite par l’union des cellules mâles et des cellules femelles transforme les ovules en graines et le pistil en fruit.

Dans la nature, il existe beaucoup d’autres insectes pollinisateurs et, notamment, les guêpes, les bourdons, les papillons… Mais les abeilles sont plus nombreuses et beaucoup plus actives.

 
       
   

Le saviez-vous ?


Abeilles domestiques et abeilles sauvages ou solitaires

Il existe plus de 20 000 espèces d’abeilles dans le monde dont environ 2 000 en Europe et près de 1000 en France4,5. L’espèce la plus connue en Europe est l’Apis mellifera. Les abeilles sont classées selon leur mode de vie en abeilles domestiques, sauvages, solitaires ou sociales.

Les abeilles domestiques vivent généralement dans les ruchers des apiculteurs et par opposition, on appelle abeille sauvage, une abeille non domestiquée. L’abeille sociale est une abeille vivant en colonie tandis que l’abeille solitaire construit un petit nid individuel au sol, sous une pierre ou dans le creux d'un arbre et c’est le cas de la majorité des abeilles sauvages.

 
       
   


Les abeilles piquent
essentiellement pour
se défendre :

L’abeille à la différence des guêpes et des frelons ne chasse pas pour se nourrir et elle est généralement inoffensive lorsqu’elle butine. Mais l’abeille défend son nid, sa ruche et leurs accès aériens. Lorsqu’elle se sent menacée, elle utilise son dard pour injecter du venin à celui qu’elle considère comme un agresseur. Seules, les femelles sont équipées d’un aiguillon dentelé. Sauf en cas d’intolérance, une piqûre unique est généralement inoffensive. Mais il vaut mieux consulter si vous avez un doute.

 

Un constat :
En une quinzaine d’années, la mortalité des colonies d’abeilles a atteint 30 %
1. Les causes évoquées :

On pense que l'utilisation excessive de pesticides et la dégradation des milieux naturels seraient les premiers responsables d’une diminution de l’abondance et de la diversité des insectes pollinisateurs.
• Le réchauffement climatique qui modifie les conditions de vie des espèces, participerait certainement à cette raréfaction. Une floraison précoce peut priver de ressources alimentaires des insectes pollinisateurs qui vont s’affaiblir et peut-être disparaître. Les plantes à fleurs, dans leur grande majorité, dépendent des insectes pollinisateurs pour leur reproduction. On comprend alors que ce qui affecte les insectes, affecte également les plantes et réciproquement.
• L'urbanisation des villes contribue à l'élimination des sites de nidification (disparition des haies, des espaces...).
• Des maladies contagieuses et des parasites se propagent parfois rapidement et déciment des colonies. Les abeilles tombent alors malades, sont fragilisées puis meurent.
• Le frelon asiatique, un terrible prédateur, fait aussi des ravages sur les colonies.
On peut aussi supposer que certaines ondes électromagnétiques perturberaient le comportement des abeilles jusqu’à les désorienter ou leur provoquer des troubles de la mémoire. Les abeilles égarées ne pourraient plus retrouver le chemin de la ruche.


Plus de 35 % de ce que nous mangeons dépend
des abeilles

Plus de 80 % des plantes à fleurs appartenant à 200 000 espèces dépendent directement des abeilles pour la pollinisation. La disparition des abeilles aurait une lourde incidence sur la qualité et la diversité des fruits et des légumes. La pollinisation a en effet un rôle sur la qualité et l’abondance des productions. Les abeilles augmentent le rendement des cultures pollinisées d’environ 15 à 20 % et ce chiffre peut atteindre 85 à 90 % dans le cas des fraises élevées sous serres.
Des expériences ont été réalisées pour démontrer l’importance de la pollinisation pour les arbres fruitiers. Des ruches ont été placées à proximité d’arbres fruitiers dont une partie d’entre eux étaient recouverts de filets aux mailles suffisamment fines pour interdire leur accès aux abeilles. Les arbres qui ont reçu la visite des abeilles ont donné de beaux fruits car les ovules ont tous été fécondés. Par contre, ceux sous les filets n’ont porté que des fruits « rabougris » car les grains ne sont pas parvenus complètement à maturité.

-> Que recherchent les abeilles au cœur des fleurs ?
Les abeilles et autres insectes butineurs sont à la recherche de nourriture pour eux-mêmes et pour leur progéniture. Ils viennent prélever dans les fleurs le nectar, le pollen et le miellat (issu des déjections des pucerons).
Les abeilles fabriquent le miel à partir du nectar qu’elles stockent dans leur jabot pour le transporter. Puis le nectar est transféré d’abeille en abeille. Elles le malaxent chacune leur tour, l’enrichissant ainsi de substances enzymatiques contenues dans leur salive. Sous l’effet de la chaleur de la ruche, le nectar s’épaissit, se déshydrate et acquiert peu à peu la texture du miel. La dernière ouvrière qui intervient dépose goutte à goutte le nectar enrichi dans une alvéole de la ruche. Au bout de quelques jours, le miel est mûr et les abeilles élaborent un opercule de cire avec lequel, elles ferment l’alvéole. Une intelligence rare...
Les abeilles utilisent le miel pour s’alimenter et nourrir les larves. Elles le stockent pour faire face à leurs besoins en hiver, lorsque le froid et l’absence de fleurs les empêchent d’en produire.

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Sur les quelques 4 000 plantes référencées dans l’herbier français, environ 600 sont appréciées des abeilles

Toutes les fleurs produisent du pollen mais toutes ne fabriquent pas de nectar comme le font les roses ou les géraniums. Les abeilles les reconnaissent à leur forme, à leur couleur et à leur odeur. Ce sont les plantes mellifères. Elles différent selon les régions, l’altitude et le milieu. Sur la côte méditerranéenne, les abeilles butinent les fleurs d’amandiers, les lavandes ou les fleurs d'abricotiers. Dans les les plaines et dans d'autres régions de grandes cultures, elles se posent sur les fleurs des tournesols, du colza ou de la luzerne. En forêt, elles repèrent celles des châtaigniers, des sapins… Dans les jardins, les potagers ou les vergers, elles trouvent également des fleurs riches en substances leur permettant de faire des provisions pour l’hiver : les troènes, les seringats, les rosiers, les géraniums, les clématites ou le chèvrefeuille… Et, aussi, les courgettes, les tomates et toutes les plantes aromatiques comme le thym, le romarin, la sauge ou la camomille.-

L’organisation de la colonie ou de la ruche

Blog Laboratoire D.PlantesUne colonie ou une ruche est organisée autour d’une reine. Sa seule et unique tâche est de pondre. Jusqu’à 50 000 ouvrières peuvent s’activer autour d’elle. Une véritable armée dans laquelle chacun a son poste !

• La reine est la seule femelle fertile de la colonie. Pour assurer la pérennité de la ruche, des mâles ou faux-bourdons la fécondent.
• Les ouvrières
sont les plus nombreuses et se comptent par plusieurs dizaines de milliers. Leur rôle est de fournir la nourriture pour toute la colonie. Elles fabriquent du miel et de la cire en transformant le nectar qu’elles ont récolté. Tout au long de leur vie, elles assument plusieurs tâches : construction des rayons de la ruche, entretien des alvéoles, approvisionnement des larves âgées, production de la cire, fabrication et stockage du miel, défense de l’entrée de la ruche, récolte du nectar et du pollen.
• Les mâles ou faux-bourdons
ont pour rôle principal de féconder de jeunes reines.


Les produits de la ruche


Le miel est un produit naturel que l’homme ne sait pas fabriquer. Les abeilles le produisent pour nourrir les larves et le stockent pour avoir des réserves en hiver. Il existe une grande variété de saveurs, de couleurs, de textures de miels selon les parfums des fleurs que les abeilles butinent.
Le pollen
La propolis que les abeilles fabriquent à partir de résines végétales et qu’elles utilisent comme antiseptique dans la ruche dont elles enduisent toutes les surfaces intérieures.
La gelée royale est sécrétée par les glandes des abeilles nourricières, des ouvrières. Elle est destinée à nourrir les larves à leur premier stade de développement et constitue le régime exclusif des reines pendant toute leur existence. C’est une substance blanchâtre et gélatineuse assez difficile à obtenir.
La cire est une sécrétion des glandes situées sur l’abdomen des ouvrières. Elle entre dans la composition de certains produits d’entretien du bois et dans des produits cosmétiques. Elle est également utilisée pour la fabrication de bougies artisanales.

 

    Plan de sauvegarde :-  
 


80% des plantes à fleurs sont pollinisées par les insectes. Les abeilles sont considérées comme les meilleurs pollinisateurs. 35% de ce qui est dans notre assiette est lié à la pollinisation. Au petit déjeuner, sans les abeilles, pas de confiture, de jus d'orange ou de café. Ou, du moins, certainement différemment. Alors, vous l'aurez compris, prenons soin des abeilles. Chacun de nous peut y contribuer avec des gestes simples :

Pour leur redonner de la nourriture, du nectar, il faut lutter contre la disparition des fleurs. Il suffit de laisser un mètre carré d'herbe sauvage dans son jardin, de fleurir ses jardinières au balcon ou de laisser pousser librement les fleurs sur le bord des chemins. Les spécialistes estiment que si 0,5% de l'espace naturel était laissé en friche en France, les abeilles retrouveraient de quoi se nourrir sans difficulté6.

Dans l’objectif d’assurer la protection et la survie des insectes pollinisateurs,  un plan national d’actions « France, terre de pollinisation » a été lancé. Ce plan propose une vingtaine d’actions pour mieux connaître les insectes polinisateurs, la polinisation et promouvoir de bonne pratiques dans tous les espaces fleuris. L’Etat, quant à lui, appliquera sur les 12 000 kilomètres du réseau routier national non concédé le fauchage tardif et sur les dépendances vertes, les jachères fleuries. Une expérimentation sur trois ans a en effet montré que ces « bonnes pratiques » produisaient une augmentation de 30 % des insectes pollinisateurs.

 

 

 

 

Questions :

Les abeilles craignent-elles les grosses chaleurs ?

Si les abeilles supportent bien les fortes chaleurs, celles-ci peuvent malgré tout perturber leur organisation. Au-delà de 40°C, la cire ramollit et les rayons peuvent s’effondrer. Par très grosse chaleur, les abeilles doivent donc essayer d’abaisser la température dans leur ruche et c’est pour cela qu’elles ventilent. Pour améliorer leur travail de climatisation, elles vont aussi chercher de l’eau.

Les abeilles ont-elles besoin de boire de l'eau ?

Oui, elles ont besoin d’eau. Un rucher doit toujours être à proximité d’une source d’approvisionnement en eau. Pendant une grande partie de l’année, la rosée peut leur suffire. Mais quand il fait chaud et sec, les abeilles consomment de l’eau pour rafraîchir la ruche et la proximité d’une mare, d’un étang ou d’un ruisseau est alors la bienvenue. Les abeilles consomment également beaucoup d’eau dans les périodes d’élevage intense et de fort développement de la colonie. Les butineuses d’eau effectuent une danse pour indiquer les sources d’approvisionnement en eau à leurs congénères.

Que font les abeilles de la ruche en hiver ?

Pendant l’hiver, les abeilles demeurent à l’abri de la ruche et consomment leurs réserves de miel. La colonie est réduite et se resserre autour de la reine qui a cessé de pondre. Malgré le froid hivernal, les ouvrières de la ruche maintiennent à l’intérieur une température qui leur permet de continuer certaines de leurs activités en faisant vibrer leurs ailes. Elles ont cependant peu d’activités et ne sortent que lorsque la température est supérieure à environ 12 °C. Les mâles, les faux-bourdons, sont morts avant l’hiver. Parfois, ils ont été tués ou chassés par les ouvrières.

 

1. Abeilles, reines de survie – Portail Actus – INRA – Science & impact.
2. Alim’Agri – Abeilles et biodiversité
3. http://.fao.org/ag/magazine/0512sp1.htm.
4. Cécile Klinger, Même les abeilles sauvages déclinent, La recherche, Sophia Publications, n° 436, décembre 2009.
5. Catherine Simon, Abeille, sur Terra Nova, janvier 2005.
6. http://www.terresacree.org/abeilles2.htm