Les statistiques du réseau Francim des registres des cancers sont sans appel en cet octobre rose de 2022 : chaque année, plus de 58 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués par an, dont 1% d'hommes. Il représente un tiers des cancers féminins à lui tout seul, et est sans conteste le plus meurtrier à ce jour avec plus de 12 000 décès par an. Le taux de survie s'est toutefois nettement amélioré ces dernières 20 années puisqu'il est maintenant de 88% à 5 ans. Le dépistage précoce s'est notamment grandement amélioré grâce à l'auto-palpation et à la mammographie.

 

Le cancer du sein de nos jours

 

Si le cancer du sein touche majoritairement les femmes âgées de 50 ans ou plus, celles de moins de 40 ans ne sont malheureusement pas épargnées non plus : elles sont environ 3 000 à être diagnostiquées d'une tumeur chaque année. Chez la femme plus jeune, le risque de cancer est moins élevé, mais la maladie est généralement plus agressive, avec une mortalité plus élevée. La lutte contre le cancer du sein passe donc par un dépistage précoce : auto-palpation, examen clinique par un professionnel de la santé, mammographie et échographie sont autant d'armes à la disposition des femmes pour détecter un cancer à un stade précoce.

 

Le pronostic vital d'un cancer du sein dépend d'un ensemble de facteurs. De quel type de cancer s’agit-il ? Les cellules cancéreuses ont-elles envahi les ganglions lymphatiques ? Existe-t-il des antécédents familiaux ou des prédispositions génétiques ? Quoi qu'il en soit, plus le dépistage du cancer est fait tôt, plus le taux de survie est élevé et moins les traitements sont agressifs. Si l'ablation des masses tumorales est incontournable, elle est souvent suivie d'une radiothérapie. Mais la chimiothérapie n'est plus systématique dans certains cancers. D'où l'importance d'une sensibilisation à la prévention du cancer du sein.

 

Dépister son cancer par l'auto-palpation

 

L'auto-palpation et l'auto-examen des seins sont régulièrement mis en avant dans la lutte contre le cancer du sein. Ces autocontrôles visent à apprendre à chaque femme à connaître son corps et réaliser elle-même une vérification. Cet auto-examen doit être effectué régulièrement, en général après les règles, en position debout ou assise, face à un miroir. La femme doit en effet voir ses seins, car la palpation seule n'est pas suffisante et le visuel est très important : changement de couleur ou de forme, modification de l'aspect. Chaque détail peut être un indice permettant un dépistage du cancer du sein dès ses premiers signes.

 

Lors de cet auto-examen, il faut noter tout ce qui sort de l'ordinaire et pourrait évoquer un risque de cancer du sein : écoulement du mamelon, tâches, croûtes, crevasses, asymétrie, gonflements, rougeurs, etc. La moindre anomalie doit conduire à consulter.

 

Puis vient la phase de palpation, lors de laquelle la femme explore du bout des doigts la face extérieure de ses seins, puis la zone entre l'aisselle et le sein. Cette opération se fait le bras levé du côté du sein que vous palpez : vous devez donc lever le bras gauche pour la palpation du sein gauche, et le bras droit pour celle du sein droit. Les masses, démangeaisons ou autres douleurs sont un motif de consultation. Une mammographie puis une éventuelle biopsie viennent confirmer ou infirmer les lésions précancéreuses ou cancéreuses.

 

Prévention cancer du sein : les facteurs de risque

 

Mutation génétique et terrain héréditaire sont des facteurs de risque du cancer du sein bien connus. Un dépistage systématique est en ce cas préconisé. Mais d'autres critères peuvent entrer en compte comme la consommation d'alcool, le tabagisme, le manque d'activité physique ou un traitement hormonal trop long au moment de la ménopause.